A.R.T.
Ateliers de recherche transdisciplinaire
Les A.R.T. sont un dispositif de recherche dans le domaine du spectacle vivant parrainé par Cyril Teste. L’objectif est de donner du temps, des moyens et un accompagnement technique à un·e artiste qui souhaite explorer un croisement disciplinaire avec un·e artiste d’une autre discipline, artisan·e, scientifique, penseur·euse, dans une volonté d’élargir son savoir-faire et son champ habituel de pratique, indépendamment de tout projet de production.
Ont pu bénéficier du dispositif en 21-22, le collectif de théâtre ildi!eldi avec les plasticien·ne·s irlandais·e·s Gethan and Myles; en 22-23 le chorégraphe Arkadi Zaides avec le chercheur, musicien et producteur Axel Chemla-Romeu-Santos; en 23-24 le chorégraphe et danseur Christian Ubl avec le jardinier et écrivain Gilles Clément; en 24-25 la metteuse en scène Mathilde Gentil Fauçon avec la designer culinaire Céline Pelcé.
Les lauréates de la saison 25-26
Pour la saison 25-26, nous aurons le plaisir d’accueillir au printemps Joana Masó, chercheuse et professeure à l’Université de Barcelone, spécialiste de littérature et de philosophie contemporaines, et Elsa Revcolevschi, autrice et metteuse en scène. Toutes deux souhaitent engager une recherche autour de l’art brut et des manières de l’exposer.
Comme le souligne Joana Masó dans son ouvrage Soigner les institutions, «l’histoire de l’art brut s’est construite sans le consentement des malades, à partir d’une dépossession. Les médecins ont enfreint le secret professionnel en dévoilant à l’insu des patients des productions qui leur appartenaient.»
Durant cette recherche, elles souhaitent interroger les modalités d’exposition de ces œuvres:
«Comment montrer aujourd’hui des œuvres marquées par la dépossession sans répéter le geste d’appropriation? Une exposition avec de “vraies” œuvres est complexe: celles-ci devraient être restituées, ou sont en attente de l’être. Une exposition sans œuvres ne rassemblerait personne. Alors que reste-t-il à montrer? Peut-on inventer des gestes de non-exposition — masquer, envelopper, transmettre autrement que par la vue? Peut-on restituer une parole qui n’a jamais été dite? C’est cette aporie qui nous intéresse: ne pas résoudre, mais mettre en partage ce qui échappe. À Valence, nous voudrions mettre cette intuition à l’épreuve: explorer ce que pourrait être une exposition pensée comme un processus en train de se faire, une forme qui engage autant les spectateurs que celles et ceux qui la conçoivent.»




