Sœur·s, nos forêts aussi ont des épines

Elles sont deux. Deux sœurs venant du même ventre. Elles ont partagé cet espace d’habitation temporaire à quelques mois d’intervalle. Plus tard, elles ont partagé les jouets et les vêtements. Sans se douter qu’un jour, elles ne supporteraient plus d’être en présence l’une de l’autre. Un vague souvenir de vol, d’usurpation, de dissimulation, évanescent comme un rêve, sème le doute sur la complicité d’avant, remet en question les gestes d’amour. Le texte parle de deux sœurs, mais il pourrait parler de deux femmes, de toutes les femmes. Et de la façon dont elles vivent ensemble depuis les cellules intra-utérines, de ce que la société peut créer d’insécurités en elles. Penda Diouf et Silvia Costa partagent la nécessité d’approfondir le mystère de la relation sororale, qui n’est pas toujours une relation d’union, de support, de soutien, même si le mot «sororité» est entré dans le discours féministe militant. Mais ce lien ne tient pas toujours. Pourquoi?