La Bande des mots 22-23
Des lectures-performances littéraires et musicales
Cette saison, la Bande des mots tente des entremêlements inédits puisqu’elle s’ouvre à la danse et à de nouveaux types d’écrits. Mais elle garde aussi son cap de départ: donner des occasions d’entendre autrement des textes, d’entendre peut-être pour la première fois des récits étouffés. On pourra donc y découvrir:
– des textes écrits par des travailleurs tunisiens de Valence au début des années 70, alors qu’ils entrent en grève de la faim, et dont vont s’emparer la metteuse en scène Margaux Eskenazi et le musicien Serge Teyssot-Gay,
– des récits d’autrices algériennes, depuis Assia Djebar jusqu’à aujourd’hui, autrices que l’édition française a parfois porté aux nues le temps d’un livre avant de les publier en silence, comme si leurs livres avaient mis des pantoufles et marchaient sans bruit. Faïza Guène et moi ferons entendre leurs textes, sur la musique de oud de Fayçal Sahli,
– la parole d’une enfant prise dans une relation avec un père aux allures d’ogre dont les récits et les humeurs prennent toute la place, avec la lecture de Vers la violence, de Blandine Rinkel qui vient présenter son texte en compagnie de la musicienne La Féline et du danseur Clément Gyselinck…
Et comme la Bande des mots est chaque fois l’occasion de célébrer l’union du texte et de la musique (lisez, s’il vous plaît, cette fin de texte en chantonnant la marche nuptiale), elle accueillera aussi une lecture des Variations de Paul, un roman qui à travers trois générations de personnages traverse l’histoire de la musique au XXe siècle, lu par son auteur, Pierre Ducrozet, accompagné de la violoncelliste Maëva Le Berre…
Alice Zeniter
La Bande des mots est un rendez-vous au cours duquel les phrases de romans sortent des pages des livres pour trouver une voix, une présence et une musique.
Son principe? Abolir les frontières entre une littérature figée dans le papier et un spectacle vivant. Son but? Que les spectateurs et les spectatrices se rappellent le plaisir immense qu’il y a à écouter une histoire lue, à voyager sur les inflexions et les notes de quelqu’un d’autre. Que la musique et les mots écrivent un sens ensemble. Et que les auteurs et autrices – lorsqu’ils en sont les lecteur·rice·s – connaissent la joie rare de voir l’effet produit par leur texte.
Chaque saison, Alice Zeniter propose plusieurs rendez-vous, aussi bien des créations inédites que des lectures existantes pouvant être présentés en partenariat avec d’autres structures de l’agglomération, en dehors des murs de La Comédie.