D'un lit l'autre

D’un lit l’autre ouvre un espace mental, construit par des visions successives, où se superposent les couches d’existence et de réalité, au moment où l’artiste rend son dernier soupir. Sur un plateau vu du dessus, le sol carrelé devient un mur où les œuvres de Kahlo dansent avec des scènes de la fête des morts.
La table et les chaises en suspension bouleversent les règles physiques dans un renversement qui fait écho à celui qu’éprouve l’artiste : son corps, au repos sur une table mortuaire, enserré dans un corset ou pétrifié dans le plâtre, n’empêche pas son esprit de s’évader librement.
Ce dédoublement s’incarne sur scène dans deux corps qui s’expriment à leur manière, l’un frêle d’une comédienne et l’autre virtuose d’une circassienne, dans la lignée de la leçon d’émancipation donnée par Frida Kahlo: «Pourquoi voudrais-je des pieds puisque j’ai des ailes pour voler?»