Et jamais nous ne serons séparés

Dans une maison obscure et vide, une femme erre, absente à elle-même, entre rêve et réalité. Elle cherche le contact avec un homme invisible, un spectre qui pourrait être un mari décédé ou un amant du passé. Il est accompagné d’une jeune fille qui ressemble étrangement à la femme. Tou·te·s deux semblent l’ignorer. Cette ambiguïté entre la vie et la mort et cette langue dépouillée font le génie de Jon Fosse. Et jamais nous ne serons séparés est la seconde pièce de l’écrivain norvégien. Peut-on tout exprimer avec les mots? Qu’est-ce qui, en amour, reste indicible? La communication humaine peut-elle traduire nos émotions profondes? Avec au casting des grands noms du théâtre, Solène Arbel, Yann Boudaud et Dominique Reymond, Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou imaginent une dramaturgie pleine de détours et de silences évocateurs, déployant sur scène tout le potentiel narratif de l’écrivain. Fidèle à cette langue immersive de l’auteur, le duo de metteurs en scène nous fait pénétrer la psyché de cette femme et s’amuse des rouages de l’intime. Avec une rare délicatesse, cette pièce pose la question du souvenir et du deuil dans un couple contemporain, bousculé par les mutations du temps présent.