Les Forteresses

«Il y a des choses qui me hantent et dont je ne peux absolument pas parler. Mon cœur est une forteresse de larmes.» Gurshad Shaheman a tiré de cette phrase, glissée par sa tante, le titre de sa nouvelle création. Pour l’écrire et malgré les longues heures d’entretiens qu’il a menées auprès de sa mère et de ses tantes, il a dû faire avec les silences. Sur scène, cette parole aussi précieuse que précise est portée par des conteuses et soutenue avec délicatesse par la musique de Lucien Gaudion; elle vous entraîne dans une traversée intime de l’histoire récente de l’Iran, secouée par la Révolution et les guerres. Mais les aînées du metteur en scène, aux parcours différents – l’une est venue en France, une autre vit en Allemagne et une dernière est restée en Iran – sont là aussi, avec leur joie et leur force, pour rappeler que leurs vies ne seront jamais réductibles aux violences qu’elles ont endurées.